La qualité n’attend pas le poids des années

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Par Sonia

Je chine régulièrement et travaille avec une organisation bien rodée de professionnels que je visite régulièrement, de foire que j’affectionne aux quatre coins de la France.

Je rencontre énormément de gens dans mon quotidien, principalement des acteurs de mon métier.

Beaucoup d’anciens, qui connaissent ou pas toutes les ficelles du métier avec parfois un soupçon de roublardise mais aussi une grande générosité.

La brocante brasse autant de profils que d’univers différents.

Parfois des relations commerciales de qualité se tissent et s’enrichissent au grès des déballages et autres foires, on achète mieux à ceux que l’on fréquente, c’est comme ça.

Les anciens décrochent parfois pour raison de santé, le dos ou les hanches cassés à force d’avoir trop chargé de meubles à une époque où le meuble se vendait par camion entier

Certains passe à trépas laissant leurs souvenirs et leurs noms dans les anecdotes de commerce.

 

C’est un métier difficile et usant fait de kilomètres et de petit matin avant le jour et à regret de jours difficiles.

 

L’ancienne génération disparaît et une autre arrive je la croise avec toujours un certain étonnement, fils de brocanteur parfois, mais aussi choix volontaire assumé très jeune, des trentenaires mêmes parfois à peine sorti de l’école affichent leurs compétences déjà riches sur les déballages.

Branches réseaux sociaux et commerce 2.0 ils ambitionnent les marchés internationaux et les pièces parfois pointues.

Il n’est pas rare de voir cette génération sur des tableaux de prix ou des pièces de qualité à plus de milliers d’euros, réussissant à merveille un commerce brillant.

Je suis étonnée de voir peu de femme, elles sont rares et discrètes, souvent compagnes et dans l’ombre de l’époux, et pourtant je suis certaine de leurs forces et du regard différent qu’elles peuvent avoir.

 

Les déballages nécessitent tellement de courage et d’organisation, parfois on traverse la France pour une foire à Amiens ou à Avignon, on part plusieurs jours loin de chez soi pour dormir dans de mauvais hôtel ou dans son camion… alors c’est vrai qu’une femme mère de famille c’est atypique dans le métier.

 

Souvent au grès de mes visites chez des marchands, je croise l’épouse avec qui j’entame bien souvent des conversations plus complices sur mes achats, je me souviens de ce couple B et son époux un grand bonhomme au physique de catcheur, complémentaire à souhait.

Elle connaissait tout le magasin mais demander tous les prix à Monsieur, le regard malicieux.

Je me souviens aussi d’Aurélie, qui devait devenir mon interlocutrice préféré, elle savait avant son conjoint ce qui fallait me vendre et me montrer… les négociations était compliquées  comme toujours mais toujours bienveillantes.

 

J’aime plus que tout, la richesse des contacts, les surprises humaines qui me font parfois du baume au cœur.

La brocante ruisselle de gens atypiques et charmants qui font le commerce de leurs passions.

Alors c’est comme ailleurs, on y croise parfois des goujats, des menteurs, mais pour rien au monde je ne laisserai ma place dans ce petit monde qui est le mien.

 

tableau ancien de louis peyré
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